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Loge Story

Articles maçonniques. Presse maçonnique. Comptes-rendus de lecture

LES AILES DU BANDEAU de Pierre PELLE LE CROISA

LES AILES DU BANDEAU de Pierre PELLE LE CROISA

2ème partie: Les ailes blanches du bandeau

Ce que j’ voudrais, c’est qu’on respecte

Les goélands aux ailes noires ;

Car - j’ reconnais - ce qui m’ débecte,

C’est qu’on leur lance en pleine poire :

« Casse-toi, tu pues, t’es pas d’ ma bande ! »,

S’ils s’ parfum’ pas des mêm’s’ idées.

J’ suis pas d’accord ! Ça m’ fout les glandes !

J’apprends bien à vous tolérer !

Frèr’, j’avais pas les ailes blanches,

Alors, vraiment, j’ vois pas pourquoi

I’ faudrait que le mec qui planche,

Il ait les boules plus blanch’ que moi ?

Moi, j’oppose aux « oui » tyranniques

Le double équilibre du « non ! »

Et l’aventure analogique

Au dogmatism’ de la raison.

À l’inverse, aux ésotéristes,

Aux gnostiques, aux mythophiles,

Aux mystères des hermétistes,

À tous les Hector du babil,

Aux dévots de la Vérité,

Aux arcanes des occultistes,

Aux mystiques illuminés

Et aux cabales des scientistes,

Je réponds sans le moindr’ esprit

- Je manque parfois de finesse ! –

De tracer en géométrie

Les champs en fleur de leur sagesse.

Ne chaussez pas les bot’ d’un autre :

Chacun doit suivr’ sa propre voie.

Ça ne m’ gên’ pas qu’y ait d’aut’s apôtres.

Je veux défendre ç’ qui fait ma foi.

Homme agnostique, homme qui croit,

J’ai trouvé dans l’initiation

Ce qui permet d’unir mes choix

Dans l’univers d’ la réflexion.

Fils, je le suis, de la lumière,

L’ombre signale ma présence ;

Et par ses rayons qui m’éclairent,

Je brigue en tout la transparence.

L’homme s’exprim’ par ses défis.

Ses choix fondent son existence.

Rectrice est ma ligne de vie :

« Pens’ ce que veux, fais ce que pense ».

Un oiseau m’a apprivoisé.

Il a fait d’un loup un mouton.

Et je me suis mis à brouter

Sur la pelouz’ de vos gazons.

Un d’ nos illustres scribouillards

Écrit qu’ la dées’ des maçons

Vole avec les ailes d’Icare :

Je partage son opinion.

Pour moi, la loge, c’est pas un clan,

C’est avant tout une fratrie,

C’est l’église des goélands :

Voilà ç’ que j’ crois avoir compris.

Je me sens bien dans ce nid-là,

Mes petit’ pat’ y sont au chaud.

On peut s’ serrer, ça n’ me gên’ pas :

Y a d’ la place pour d’autres oiseaux.

Les mecs, sur un rocher la nuit,

Qu’import’ de savoir qui ils sont ?

Y a toujours une étoil’ qui luit,

Faut leur montrer le lumignon ;

Car la nuit n’est jamais complète,

Puisque j’ l’affirme, puisque j’ vous l’ dis.

Il y a toujours un’ petit’ mouette,

Un goéland qui vous sourit.

Il y a toujours une ail’ tendue,

Un’ main ouvert’ sur le ciel bleu.

Il y a toujours un inconnu

Dont l’amour paraît lumineux.

Pour moi, bien sûr, j’ l’ai rencontré.

J’aim’rais qu’ chacun ait la mêm’ chance,

Que l’ bandeau noir puisse tomber :

J’ connais rien d’ plus beau qu’un’ naissance !

Mon goéland prend son envol...

Mes ailes noires sont délavées :

J’ les ai passées au V.I.T.R.I.O.L.

- Vous me l’aviez recommandé ! -

Et puis tant pis si ma voilure

Est déplumée ici ou là !

Mes pen’ manqueront d’envergure...

Mais dans le ciel, qui le verra ?

Pierre PELLE LE CROISA, 1982©.

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