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Loge Story

Articles maçonniques. Presse maçonnique. Comptes-rendus de lecture

Presse: L'initié aux mains de lumières de PELLE LE CROISA

La terre, l’eau, l’air, le feu. Quatre éléments, quatre matériaux de la nature que l’homme a utilisé pour fabriquer ses premiers outils. Et ses premiers objets, dont la poterie, dès qu’il s’est sédentarisé. Si le potier se métamorphose depuis des siècles en magicien quand il tourne l’argile, jusqu’à ce que naisse, telle une colombe, quelque amphore entre ses mains, Pierre Pelle le Croisa le devient aussi lorsqu’il tourne ses mots ! Pour que surgisse de son imaginaire poétique le peuple de vases à visages humains qu’il met en scène dans un merveilleux paysage, changeant d’habits au gré des saisons ! Chacun de ces récipients est chacun de nous. Avec ses doutes et ses fragilités, ses manques et ses fêlures. Autant de faiblesses supposées que l’auteur-potier réussit à transformer en forces dans ce livre, en soi véritable recueil de préceptes philosophiques et figures symboliques !

Ainsi, apparaissent en filigrane des représentations maçonniques, vases animés dans cet autre grand vase qu’est notre planète, tourné par le Grand Potier de l’Univers. Le vase-apprenti reçoit savoirs techniques et connaissance intime de la nature, le vase-compagnon les partage et le vase-maître les enseigne. Sont convoqués leurs cinq sens, leurs émotions et sentiments pour les actionner. Par la magie de Pierre Pelle le Croisa, les composants de chaque vase trouvent leurs correspondances affectives : la terre image attraction et colère, l’eau dessine douceur et tristesse, le feu provoque fascination et peur, l’air offre liberté et joie.

Le poète est toujours un témoin. En vérité, au fil de ce voyage dans le monde sensible et mystérieux, l’auteur nous donne à vivre son vécu émerveillé, au parfum d’enfance. Il nous chante son amour en couleurs des pierres, des arbres, des sources, des fleurs, des oiseaux, qu’il dote de conscience et d’une âme bienveillante. Partant, à la terre, à l’eau, à l’air, au feu, il ajoute un cinquième élément : la pensée. La sienne se tourne volontiers vers les vases exposés aux rencontres, donc porteurs des marques du rapport à autrui, des caresses et des blessures de la vie. Comme dans ce conte, où il n’existe de vase que communicant, il n’est d’être qu’en relation. « Heureux les fêlés, ils laissent passer la lumière ! », dit Michel Audiard.

Gil Garibal, 19.01.2016

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