Compte-rendu de lecture

Discours de la méthode maçonnique de Jean-François PLUVIAUD - Éditions Véga – Collection Pierre d’angle – Janvier 2011 – 204 pages – 17 euros

Clin d’œil à Descartes et à son « Discours de la méthode », le « Discours de la méthode maçonnique » de Jean-François Pluviaud s’inscrit dans la démarche inverse de son illustre prédécesseur : « Je suis… donc j’y pense » !

Renvoyant gentiment Dieu à la religion, il circonscrit le « territoire maçonnique » à l’ici-bas, au champ terrestre de la vie : « L’avant et l’après de l’homme » - dit-il – demeurent hors de notre conception ». Dès lors, constatant que « la croissance physique ne dépend pas de l’homme tandis que sa croissance spirituelle dépend de lui et de lui seul », il s’intéresse à la « responsabilité d’homme » qui s’y attache : « Dépositaire et gardien de l’esprit, il est le responsable de sa survie. »

Mais quel projet faut-il lui proposer pour donner un sens à cette responsabilité qui l’engage ? La Franc-maçonnerie suggère une méthode qui permet à l’homme de se construire et de participer à la construction de l’édifice de l’humanité : c’est la « charpente » d’une « architecture fondée sur un système de valeurs, sur des principes, sur un référentiel de comportements que l’on appelle une conscience ». Mais pour que la construction se poursuive, il faut que les ouvriers se remplacent sur le chantier et se transmettent les outils… qu’ils sont eux-mêmes : « Devenir l’outil de la transmission de ce en quoi nous croyons, un maillon solide et fiable de la chaîne ». Ainsi, insensiblement, l’auteur nous fait-il passer d’une « responsabilité d’homme » à un « humanisme de responsabilité ».

Il développe ensuite la méthode maçonnique, basée sur des principes et des outils (la raison analogique, les symboles, le doute philosophique), des fondamentaux (les rituels, les degrés, les tenues, le silence et la parole) et des arborescences (les modes d’initiation, les méthodes de pensée, les modalités du regard)…

Dans ce très bel ouvrage, l’auteur nous convie à être les « artisans de l’Art Royal ». Par ce projet, il nous propose plus qu’une démarche pour bâtir notre existence : c’est à un réel « art de vivre » en fraternité qu’il nous invite. Cette méthode « met en pratique une stratégie » qui permet d’atteindre l’objectif que nous recherchons tous : donner un sens à notre existence.

Ce livre est à découvrir, à mûrir, à relire… et à offrir !

Pierre PELLE LE CROISA